Analyses
Faire face aux changements de corrélations
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juin 06, 2022
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juin 06, 2022
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Faire face aux changements de corrélations |
Les États-Unis ont mené le rebond des actifs risqués au cours de la dernière semaine de mai. Néanmoins, les marchés ont pour la plupart terminé le mois en demi-teinte. Le S&P 500 a enregistré une performance de 0,2 % (USD), le MSCI Europe a baissé de 0,6 % (EUR) et le MSCI Japan a interrompu sa trajectoire baissière des mois précédents pour terminer le mois de mai en hausse de 0,9 % (JPY)1. L’indice MSCI Emerging Markets a progressé de 0,5 %1. Le secteur de l’énergie a confirmé sa nette surperformance avec une hausse de 12,2 % pour l’indice MSCI ACWI Energy, grâce à la lente remontée des prix du pétrole1. Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans semble s’être finalement stabilisé, terminant le mois un peu plus bas qu’en avril, à 2,8 %2. Le VIX a quant à lui reculé pour finir le mois à 262.
La chute du S&P 500 au début du mois semble principalement due à une compression des multiples. Malgré le rebond observé au cours de la dernière semaine, nous continuons de penser que nous sommes en présence d’un marché baissier, en raison des signes toujours plus nombreux indiquant une détérioration de la confiance des consommateurs et un ralentissement de la croissance. Par ailleurs, la corrélation entre les actions et les obligations est finalement redevenue négative. Si les actions venaient à chuter, les investisseurs auraient maintenant au moins un marché sur lequel se réfugier. Maintenant que cette corrélation semble s’être rétablie, nous sommes de plus en plus confiants quant aux perspectives obligataires et pensons que la baisse des rendements devrait se stabiliser. En cette fin de cycle et compte tenu des signes timides indiquant une stabilisation de l’inflation, le crédit « investment grade » américain devrait, selon nous, surperformer le crédit « high yield » et les actions, surtout si les risques de récession augmentent. Nous ne prévoyons toutefois pas de récession aux États-Unis avant le deuxième semestre 2023.
Conséquences en matière d’investissement
Nous avons conservé notre trésorerie afin de pouvoir réinvestir nos liquidités sur les marchés en temps voulu. Nous décelons déjà quelques opportunités dans l’univers obligataire. En mai, nous avons maintenu notre allocation aux actions, mais nous avons déployé des liquidités pour augmenter le risque de duration en investissant largement sur le marché obligataire. Avant la dernière semaine du mois, nous avons augmenté notre exposition aux actions via des contrats à terme puisque les deltas des options avaient chuté. Ceci était cohérent avec l’opinion de l’équipe selon laquelle le marché pourrait se révéler survendu à court terme. La remontée des actions qui s’en est suivie au cours de la dernière semaine de mai a confirmé la validité de notre point de vue.
Nous avons apporté les changements tactiques suivants au cours du mois de mai. Leur mise en œuvre dépend des consignes propres à chaque portefeuille et est susceptible de ne pas être permise par certains d’entre eux :
Actions à dividendes élevés et à faible volatilité
Nous avons introduit une surpondération des actions à dividendes élevés et à faible volatilité, par le biais d’un ETF. Ceci permet de bénéficier du rendement des dividendes attractif offert par les actions américaines, ainsi que d’une exposition aux secteurs défensifs et « value », qui continuent de se négocier avec une décote par rapport aux valeurs de croissance. Sa volatilité relativement faible et son bêta devraient atténuer le risque de baisse en cas de nouvel épisode de volatilité.
Actions américaines Valeur renforcée
Nous avons liquidé notre position dans un ETF et avons opté pour des contrats à terme sur le Russell 1000 Value afin de nous exposer plus largement au secteur de la « value » et de nous laisser la possibilité de procéder à des allocations plus ciblées sur d’autres ETF ou fonds communs de placement, pour les portefeuilles soumis à des contraintes en matière d’allocation.
Actions brésiliennes
Nous sommes passés d’une surpondération à une position neutre sur les actions brésiliennes. Nous avions opté pour une surpondération en avril, mais les raisons qui sous-tendaient cette thèse d’investissement sont de moins en moins convaincantes. Les conditions de négociation ont sans doute atteint un sommet à court terme, tandis que les perspectives pour deux des principales exportations du pays se sont détériorées : les prix du soja pourraient souffrir de l’augmentation de l’offre mondiale en 2022/23, tandis que la poursuite de la politique chinoise de zéro COVID est susceptible d’affecter la demande de minerai de fer.
Matières premières
Nous avons augmenté l’exposition totale aux matières premières, pour les portefeuilles qui le permettent, tout en modifiant leur composition. Dans ce cadre, nous avons réduit la pondération de l’or et introduit une position dans un ETF agricole, afin de profiter d’une exposition aux contrats à terme sur les matières premières agricoles. Notre objectif est de couvrir les risques de hausse des prix des matières premières agricoles, en raison des perturbations de l’approvisionnement dues au conflit en Ukraine. Celui-ci entraîne en effet une montée du protectionnisme alimentaire et une augmentation des coûts des intrants, tels que les engrais, ce qui a pour effet de faire grimper les prix des denrées alimentaires.
Dette émergente en devises locales
Nous sommes passés d’une surpondération à une position neutre sur la dette à duration courte des émetteurs à haut rendement exportateurs de matières premières, au moyen d’un panier de titres obligataires. Les deux principaux facteurs à l’origine de ce mouvement, à savoir le rendement réel et les conditions de négociation, se sont détériorés depuis la mise en place de notre position.
Bons du Trésor américain à 10 ans
Nous avons supprimé la sous-pondération des bons du Trésor américain à 10 ans. Les risques d’inflation sont plus limités, compte tenu des signes timides de stabilisation de la croissance des salaires, en particulier dans un contexte où les perspectives de croissance mondiale s’assombrissent. Les attentes d’une hausse de 50 points de base de la Fed à court terme, suivie de plusieurs hausses de 25 points de base, sont intégrées dans les prix, ce qui limite les possibilités de « mauvaise surprise » due à un durcissement de la politique monétaire.
Obligations d’entreprise « investment grade »
Nous avons réduit notre sous-pondération des obligations d’entreprises américaines « investment grade » pour adopter une position neutre. Après les récents ajustements des taux et des spreads, les perspectives de leur profil risque/rendement semblent plus équilibrées, dans la mesure où le resserrement monétaire est largement valorisé et où nous observons des signes timides d’une stabilisation progressive de l’inflation. Même si les risques de récession augmentent, nos analyses révèlent que la hausse des spreads pourrait être compensée par la baisse des taux, de sorte que le rendement reste attractif. Dans le même temps, nous avons maintenu notre sous-pondération des obligations d’entreprises européennes « investment grade », car la duration élevée des obligations « investment grade » et la compression des spreads risquent de se traduire par des performances totales médiocres lorsque les rendements/spreads augmenteront.
Positionnement tactique
Voici ci-dessous nos opinions tactiques:
CONSIDÉRATIONS SUR LES RISQUES
Il ne peut être garanti qu’une stratégie atteindra son objectif d’investissement. Les portefeuilles sont soumis au risque de marché, c’est-à-dire à la possibilité que la valeur des titres détenus par le portefeuille diminue et que la valeur des actions du portefeuille soit donc inférieure à celle que vous avez payée. Les valeurs boursières peuvent varier quotidiennement en fonction de facteurs économiques ou d’autre nature (par ex. catastrophes naturelles, crises sanitaires, terrorisme, conflits et troubles sociaux) qui ont des répercussions sur les marchés, les pays, les entreprises ou les gouvernements. Il est difficile de prévoir le calendrier, la durée et les éventuels effets négatifs (par ex. liquidité du portefeuille) liés à de tels événements. En conséquence, ce portefeuille expose l’investisseur à des pertes potentielles. Nous attirons votre attention sur le fait que cette stratégie peut comporter d’autres types de risques. Le risque que la méthodologie et les hypothèses en matière d’allocation d’actifs du gestionnaire s’agissant des portefeuilles sous-jacents soient incorrectes au regard des conditions de marché du moment et que le portefeuille n’atteigne pas son objectif d’investissement existe. Les cours des actions ont également tendance à être volatils et il existe une possibilité importante de perte. Les investissements du portefeuille dans des titres liés aux matières premières comportent des risques substantiels, y compris le risque de perte d'une partie significative de leur valeur en capital. Outre le risque lié aux matières premières, ils peuvent être soumis à des risques particuliers supplémentaires, tels que le risque de perte des intérêts et du capital, l’absence de marché secondaire et le risque de volatilité accrue, qui n’affectent pas les actions et obligations traditionnelles. Les fluctuations de change peuvent annuler les gains d'investissement ou aggraver les pertes d'investissement. Les titres obligataires comportent un risque de défaillance de la part d’un émetteur qui manquerait à ses obligations de remboursement du principal et des intérêts aux échéances prévues (risque de crédit), de fluctuation des taux d’intérêt (risque de taux d’intérêt), de solvabilité de l’émetteur et de liquidité générale du marché (risque de marché). Dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, les prix des obligations pourraient baisser et entraîner des périodes de volatilité et des rachats plus importants. Dans un environnement de taux d’intérêt en baisse, le portefeuille peut générer des revenus moindres. Les titres à plus long terme peuvent être plus sensibles aux variations des taux d’intérêt. Les actions et les titres étrangers sont généralement plus volatils que les titres obligataires et sont soumis à des risques de change, politiques, économiques et de marché. En général, la valeur des actions varie également en fonction des activités spécifiques d’une entreprise. Les actions de sociétés à petite capitalisation présentent des risques spécifiques, tels que des gammes de produits, des marchés et des ressources financières limitées, et une volatilité supérieure à celles des entreprises de grandes capitalisations plus solidement établies. Les risques associés aux investissements dans les pays émergents sont plus élevés que sur les marchés développés étrangers. Les actions d'Exchange traded funds (ETF) présentent de nombreux risques identiques aux investissements directs dans des actions ou des obligations courantes, et leur valeur de marché fluctuera comme la valeur de l'indice sous-jacent. En investissant dans des ETF et d’autres fonds, le portefeuille absorbe à la fois ses propres frais et ceux des ETF et des fonds dans lesquels il investit. L’offre et la demande d’ETF et de fonds d’investissement peuvent ne pas être corrélées à celles des titres sous-jacents. Les instruments dérivés peuvent être illiquides, augmenter les pertes de façon disproportionnée et avoir un impact négatif important sur la performance du portefeuille. Un contrat de change à terme est un outil de couverture qui n’implique aucun paiement initial. L'utilisation de l’effet de levier peut accroître la volatilité du portefeuille.
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Managing Director
Global Balanced Risk Control Team
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