Analyses
Le secteur de la santé face à une pandémie
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Global Equity Observer
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septembre 23, 2020
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septembre 23, 2020
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Le secteur de la santé face à une pandémie |
Dans un précédent GEO (« Capitaliser grâce au secteur de la santé », septembre 2019), nous avions évoqué certaines des vertus du secteur de la santé, notamment sa visibilité. La vente de produits essentiels et non discrétionnaires implique que les sociétés du secteur de la santé sont relativement protégées contre les turbulences économiques, ce qui n'est pas le cas de la plupart des entreprises.
La crise actuelle a remis en cause de nombreuses idées reçues, notamment sur ce que l’on peut attendre des entreprises du secteur de la santé. Dans l'ensemble, le secteur a fait preuve de résilience, en particulier d’un point de vue relatif. En effet, les résultats 2020 du consensus pour le secteur ne sont en baisse que de -3,8 % depuis début mars, contre -26,7 % pour l'indice MSCI World. Cependant, ces chiffres agrégés masquent des variations inhabituellement importantes. Certaines entreprises se sont montrées assez prévisibles, tandis que d'autres ont récemment fait état de résultats qui étaient à peine imaginables il y a quelques mois seulement, tant à la hausse qu'à la baisse.
Les obstacles à court terme induits par les mesures de distanciation sociale sont compensés par certaines opportunités
Le principal point négatif pour le secteur a été le décalage de la plupart des opérations, sauf les plus urgentes et les plus essentielles par les hôpitaux et les centres chirurgicaux. Cela a provoqué des conditions particulièrement difficiles pour les fabricants d’appareils médicaux. De nombreuses entreprises aux activités traditionnellement prévisibles (comme celles qui vendent des prothèses articulaires par exemple) ont dû ainsi réduire de 30 % leurs prévisions de bénéfices pour 2020. Même des catégories de produits auparavant considérées comme pas du tout cycliques, telles que les stimulateurs cardiaques (« pacemakers »), ont finalement subi une baisse de leurs ventes (la division d'une des principales entreprises dans ce domaine a ainsi accusé une baisse organique de -25,7 % au deuxième trimestre). Les hôpitaux ont également été clairement pénalisés par cette dynamique, de même que les sociétés fournissant des tests de diagnostic. En outre, les entreprises des sciences de la vie ont souffert de l'absence des chercheurs dans les laboratoires et de la distanciation sociale qui a limité la capacité d'installer de nouveaux équipements.
Les entreprises de produits pharmaceutiques se sont généralement mieux comportées, même si les ventes de certains médicaments devant être administrés par des médecins ont souffert. D'une manière générale, il faut retenir que l’année a d’abord été marquée par une très forte demande au premier trimestre, les populations s’étant alarmées d’une éventuelle pénurie de médicaments, puis par des ventes plus faibles au deuxième trimestre dues au déstockage, la panique s'étant avérée un peu excessive.
La crise a également servi à rappeler la raison d'être des entreprises du secteur de la santé. Alors que le secteur est fréquemment critiqué par le personnel politique, notamment à l'approche des élections, et que les analystes s'empressent d’en souligner les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance, on semble parfois oublier qu’elles fournissent des produits et des services qui améliorent la vie des personnes et permettent souvent de les sauver. Ce sont ces entreprises qui sont en première ligne pour trouver des solutions à la crise actuelle. Le temps nous dira si les politiques adopteront une vue plus favorable à leur égard, mais quelques entreprises très innovantes profitent déjà de cette dynamique, notamment celles qui sont en mesure de fournir des tests précis sur le COVID-19, ainsi que celles qui sont à même d'aider les entreprises pharmaceutiques à rechercher et à développer traitements et vaccins. L'une des positions sélectionnées par l'équipe dans le secteur de la santé avait fait part d’une prévision initiale de croissance organique pour le deuxième trimestre située entre 0 % et -15 %. Elle a finalement publié une croissance de +11 % tout en tablant sur une hausse de ses résultats de 15 % au troisième trimestre.
Perspectives
En fin de compte, la principale question que nous nous posons est la suivante : les entreprises qui ont été touchées par la COVID-19 ont-elles subi une dégradation permanente de leurs bénéfices, ou l’année 2020 ne restera-t-elle qu’une anomalie ? Pour les sociétés qui bénéficient des évolutions liées au coronavirus, nous essayons de déterminer dans quelle mesure ces surcroits de revenus seront durables.
Quant à savoir si/quand un traitement ou un vaccin seront efficaces, et quelles entreprises en bénéficieront le plus, nous trouvons généralement ce type de prévisions très risquées. Nous sommes toutefois raisonnablement confiants sur la capacité des entreprises détenues dans nos portefeuilles à en profiter. En effet, tout développement couronné de succès nécessitera l'aide des principales entreprises mondiales des sciences de la vie et probablement du premier fabricant mondial d'aiguilles et de seringues. En outre, étant donné la difficulté de fabriquer des vaccins à grande échelle, il n'est pas aberrant de penser que les deux principaux fabricants de vaccins dans le monde pourraient avoir un rôle à jouer.
Impact sur nos portefeuilles
Dans l'ensemble, nous ne pouvons pas affirmer que la composante de nos portefeuilles mondiaux allouée au secteur de la santé est ressortie complètement indemne des conséquences négatives de la pandémie. Cependant, certaines positions en ont fortement bénéficié, et globalement, nous pensons que le secteur apporte la résistance que nous recherchons. Les bénéfices 2020 du consensus pour les valeurs de la santé détenues dans nos portefeuilles ont ainsi reculé de -2 à -6 % depuis mars, contre -4 % pour l'indice MSCI World Health Care et -27 % pour l'indice MSCI World1 , et ce malgré une exposition minimale aux sous-secteurs des produits pharmaceutiques et des biotechnologies, sous-secteurs particulièrement défensifs mais de moindre qualité. Compte tenu du caractère essentiel des produits et services fournis par les entreprises présentes en portefeuille, nous sommes confiants sur la capacité des segments les plus pénalisés par la pandémie à se redresser assez rapidement - de sorte qu'il n'y aura pas d'impact significatif sur les bénéfices à long terme ou la performance que ces entreprises peuvent générer.
Considérations sur les risques
Il ne peut être garanti qu’un portefeuille atteindra son objectif d’investissement. Les portefeuilles sont sujets au risque de marché, c’est-à-dire à la possibilité que la valeur de marché des titres en portefeuille baisse. Les valeurs boursières peuvent varier quotidiennement en fonction de facteurs économiques ou d'autre nature (par ex. catastrophes naturelles, crises sanitaires, terrorisme, conflits et troubles sociaux) qui ont des répercussions sur les marchés, les pays, les entreprises ou les gouvernements. Il est difficile de prévoir le calendrier, la durée et les éventuels effets négatifs (par ex. liquidité du portefeuille) liés à de tels événements. En conséquence, cette stratégie expose l’investisseur à des pertes potentielles. Nous attirons votre attention sur le fait que cette stratégie peut comporter d’autres types de risques. L’évolution de l’économie mondiale, des dépenses et des préférences de consommation, de la concurrence, de la démographie, des réglementations publiques et des conditions économiques peut pénaliser les sociétés internationales et peut avoir un impact négatif plus prononcé sur la stratégie que si les actifs de la stratégie étaient investis dans un éventail plus large de sociétés. En général, la valeur des actions varie également en fonction des activités spécifiques d'une entreprise. Les investissements sur les marchés étrangers s’accompagnent de risques particuliers, notamment les risques de change, politiques, économiques et de marché. Les actions de sociétés à petites capitalisations présentent des risques spécifiques, tels que des gammes de produits, des marchés et des ressources financières limités, et une volatilité supérieure à celles des entreprises à grandes capitalisations plus solidement établies. Les risques associés aux investissements dans les marchés des pays émergents sont plus élevés que sur les marchés développés étrangers. Les portefeuilles peu diversifiés investissent dans un nombre plus restreint d’émetteurs. De ce fait, toute évolution de la situation financière ou de la valeur de marché d’un émetteur donné est susceptible d’entraîner une volatilité accrue.
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Executive Director
International Equity Team
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