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Les entreprises résilientes se dotent de chaînes d’approvisionnement résilientes
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Résilience
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May 18, 2020
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May 18, 2020
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Les entreprises résilientes se dotent de chaînes d’approvisionnement résilientes |
La pandémie de coronavirus semble accélérer le thème de la relocalisation/diversification des chaînes d’approvisionnement dont nous débattons depuis un certain temps au sein de l’équipe Emerging Markets Leaders. Nos réflexions sur le thème des évolutions structurelles porteuses d’avenir nous amènent à rechercher les entreprises qui agissent pour mieux préparer leur modèle économique aux ruptures de stock en diversifiant leurs chaînes d’approvisionnement.
Les entreprises engagées dans ce type de démarche, en plus de réduire leur empreinte environnementale, se créent également des avantages concurrentiels. En se diversifiant et en s’implantant localement, elles réduisent les coûts de transport et se protègent contre d’éventuelles perturbations d’approvisionnement ultérieures.
Le thème de la démondialisation est dans l’air du temps depuis la crise financière mondiale de 2008 et se caractérise par un ralentissement des flux commerciaux et une montée des nationalismes. À mesure que les chaînes d’approvisionnement subissent la pression des perturbations affectant le transport et la demande causées par la pandémie de coronavirus, nous nous attendons à assister à un renforcement du mouvement de diversification et de relocalisation. Nous estimons même que cette tendance est appelée à s’accentuer à l’avenir, parallèlement à la sensibilisation croissante des entreprises aux menaces d’interruption de la production et à leurs effets négatifs sur leurs activités.
Accélération du mouvement de diversification des chaînes d’approvisionnement
Une récente enquête de la Bank of America auprès de 3 000 entreprises a établi que les entreprises de 10 des 12 grands secteurs mondiaux ont modifié, ou prévoient de modifier, au moins une partie de leurs chaînes d’approvisionnement1 Des intentions similaires ont été exprimées par les entreprises présentes dans le portefeuille de la stratégie Emerging Leaders. Nous pensons que les secteurs de la chimie et de la technologie devraient être particulièrement concernés par ce mouvement, à mesure que les entreprises quittent la Chine au profit notamment de l’Inde et des pays d’Asie du Sud-Est. La dépendance à l’égard de la Chine dans les secteurs de la pharmacie, de la technologie et de la chimie va probablement diminuer dans la période à venir avec un potentiel de changement considérable à mesure que les chaînes d’approvisionnement se diversifient.
La grande question qui se pose désormais, nous semble-t-il, concerne la rapidité de cette transformation des chaînes d’approvisionnement. Lorsque la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine a commencé en 2017, certaines entreprises se sont installées au Vietnam en y créant de petites structures secondaires. Ces délocalisations étaient généralement envisagées comme des solutions temporaires pour faire face aux tensions commerciales sino-américaines, mais de temporaires celles-ci sont à présent devenues des solutions permanentes bien plus importantes. Nous avons observé de près le rythme de ces relocalisations et constatons que de plus en plus d’entreprises, et pas seulement américaines, ont annoncé la création de coentreprises avec des sociétés basées en Asie du Sud-Est et en Inde dans les secteurs de la chimie et pharmaceutique.
Étude de cas : Un leader mondial des produits chimiques à base de benzène
Avec l’une de nos participations, nous avons cherché à miser sur l’augmentation structurelle de la part de marché de l’Inde dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des produits chimiques et sur la substitution en cours des importations sur le marché intérieur. Il s’agit d’une entreprise dont le cas d’investissement repose sur une augmentation de 15 à 17 % de son chiffre d’affaires et de ses bénéfices, grâce à l’amélioration du volume de ses ventes et de sa gamme de produits. L’entreprise a enregistré un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 16 % de son excédent brut d’exploitation (EBITDA) au cours des 20 dernières années avec une rentabilité des capitaux investis (RCI) supérieure à 16 %. Au cours des 20 dernières années, elle a développé une activité durable en « profondeur » (intégration continue en aval) dans le secteur de la chimie et en « largeur » (renforcement du portefeuille client).
L’intégration de cette participation dans notre portefeuille constitue également un pari sur la capacité d’exécution de la famille de promoteurs ainsi que sur la tendance mondiale à la relocalisation décrite plus haut. Après un transfert réussi de la direction à la deuxième génération, celle-ci a fait ses preuves en élargissant considérablement la gamme des produits de l’entreprise et en diversifiant sa clientèle au cours des cinq dernières années. Cette année, nous anticipons une accélération des bénéfices à 18 %-19 % au second semestre, le premier semestre ayant été perturbé par le COVID-19.
Au vu de sa trajectoire de croissance, nous pensons que l’entreprise présente un fort potentiel haussier. Nous tablons, au cours de la décennie à venir, sur une croissance à deux chiffres du secteur de la chimie spécialisée, sous l’impulsion de plusieurs facteurs :
Dans un premier temps, le titre a corrigé, en raison de la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales des produits chimiques due au confinement de l’Europe et de l’Inde. Cela nous a donné l’occasion de renforcer notre position, compte tenu de notre conviction vis-à-vis du thème d’investissement comme de l’entreprise. L’opportunité reste intacte en termes structurels et les perturbations à court terme sont fonction de la rapidité avec laquelle l’entreprise et ses clients peuvent redémarrer leurs usines. En outre, la récente chute des cours du pétrole devrait donner un coup de pouce supplémentaire à l’entreprise, en libérant des fonds de roulement jusque-là immobilisés dans l’entreprise.
La capacité de résistance des chaînes d’approvisionnement est la clé du succès
Les inefficiences des chaînes d’approvisionnement du secteur de la chimie ont été mises en évidence lors de la crise du COVID-19 et nous pensons qu’à moyen terme, le processus de diversification de la base de fournisseurs hors de Chine va s’accélérer et que les entreprises indiennes sont appelées à devenir les plus grands bénéficiaires de cette diversification, à mesure que leur capacité de résistance aux chocs futurs de la chaîne d’approvisionnement s'améliorera.
1 Bank of America Research au 2 février 2020.
2 Credit Suisse au 15 mai 2019.
Considérations sur les risques
Il ne peut être garanti qu’un portefeuille atteindra son objectif d’investissement. Les portefeuilles sont soumis au risque de marché, c’est-à-dire à la possibilité que la valeur des titres détenus par le portefeuille diminue et que la valeur des actions du portefeuille soit donc inférieure à celle que vous avez payée. Les valeurs boursières peuvent varier quotidiennement en fonction de facteurs économiques ou d'autre nature (par ex. catastrophes naturelles, crises sanitaires, terrorisme, conflits et troubles sociaux) qui ont des répercussions sur les marchés, les pays, les entreprises ou les gouvernements. Il est difficile de prévoir le calendrier, la durée et les éventuels effets négatifs (par ex. liquidité du portefeuille) liés à de tels événements. En conséquence, ce portefeuille expose l’investisseur à des pertes potentielles. Nous attirons votre attention sur le fait que ce portefeuille peut être soumis à des risques supplémentaires. En général, la valeur des titres de capital varie également en fonction des activités spécifiques à une entreprise. Les investissements sur les marchés étrangers s’accompagnent de risques particuliers, notamment des risques de change, politiques, économiques, de marché et de liquidité. Les risques associés aux investissements dans les pays émergents sont plus élevés que ceux associés aux investissements dans les pays développés étrangers. Les actions de sociétés à petites et moyennes capitalisations présentent des risques particuliers, tels que des lignes produits, des marchés et des ressources financières limités, et une volatilité supérieure à celles des entreprises à grandes capitalisations mieux établies. Les instruments dérivés peuvent être peu liquides, augmenter les pertes de manière exponentielle et pénaliser lourdement la performance du portefeuille. Les titres illiquides peuvent être plus difficiles à vendre et à valoriser que les titres cotés en bourse (risque de liquidité). Les portefeuilles peu diversifiés investissent dans un nombre plus restreint d’émetteurs. De ce fait, toute évolution de la situation financière ou de la valeur de marché d’un émetteur donné est susceptible d’entraîner une volatilité accrue. Les titres achetés lors de placements privés et soumis à restrictions peuvent faire l’objet de conditions de revente et présenter un manque d’informations accessibles au public, ce qui augmentera leur illiquidité et pourrait nuire à la capacité de les évaluer et de les vendre (risque de liquidité).
Global Emerging Markets Team