Effets domino |
La communication en temps réel et l’instantanéité des médias sociaux peuvent détruire la réputation d’une entreprise en quelques heures. Pour cette raison, il nous paraît important d’identifier et de comprendre les grandes questions liées à la réputation, y compris environnementales et sociales, susceptibles d’affecter la durabilité et la trajectoire du rendement futur des entreprises dans lesquelles nous investissons.
Comme expliqué précédemment dans « Notations ESG : comparer ce qui est comparable », nous n’utilisons pas les notations pour déterminer les potentiels enjeux ESG, mais préférons considérer les entreprises (et les facteurs environnementaux ou sociaux) sur une base individuelle dans le cadre de notre processus fondamental de sélection de titres. Pour nous, la solution consiste à se focaliser sur les risques importants susceptibles d’avoir un impact significatif sur la destinée d’une entreprise. Alors que nous suivons une approche bottom-up pour évaluer les entreprises, nous identifions des points communs entre les secteurs.
LE PRIX IMPORTE
Un sujet qui vient immédiatement à l’esprit dans le secteur de la santé est le prix des médicaments, notamment aux États-Unis, qui a fait la une des médias et servi d’argument de campagne. Bien que les médicaments soumis à prescription ne représentent que 10 % des dépenses de santé, les politiques se sont emparés de la question, amplifiant les conséquences sociales pour les entreprises1. Nous surveillons le risque provenant de l’actualité négative sur les prix des médicaments pour le secteur de la santé et les entreprises qui le composent. Certaines entreprises, notamment celles qui fabriquent du matériel médical de grande qualité, réussissent à maintenir des taux de rendement du capital élevés sans pratiquer de prix excessifs. Le « big data », par exemple, devient un moyen efficace d’aider les hôpitaux à réduire leurs coûts en identifiant les habitudes de la population en matière de santé. En revanche, ceci augmente le risque lié à la sécurité des données.
CONFIDENTIALITÉ DE RIGUEUR
Les portefeuilles qui visent la croissance du capital et la limitation de la participation à la baisse doivent avancer avec précaution pour ne pas franchir la ligne de l’éthique numérique. Le changement technologique induit par les données transforme la manière dont nous vivons et travaillons. Si les états devaient décider de freiner ces avancées et l'utilisation des données personnelles pour des motifs politiques et sociaux (fake news et manœuvres électoralistes, addiction aux médias sociaux/smartphones, confidentialité), les modèles économiques reposant sur leur monétisation en pâtiraient (pour preuve, les problèmes d’un certain géant des réseaux sociaux avec le Congrès américain, le gouvernement britannique et l’Union européenne [UE]).
Les entreprises de n’importe quel secteur peuvent se voir infliger des amendes pour violation de la confidentialité des données, mais cette probabilité concerne surtout les technologies de l’information, la santé et la finance (p. ex. assurance-santé). Le RGPD de l’Union européenne a augmenté le risque d’amendes de manière exponentielle, surtout pour les données très sensibles telles que les dossiers médicaux. Les entreprises pourraient se trouver prises au dépourvu face à ce risque sans précédent. Par ailleurs, à moins d’investir, les grands groupes offrent une plus grande « surface de menace » pour les cyberattaques.
Toutefois, cet environnement pourrait ouvrir des opportunités aux grands prestataires de services dématérialisés en mesure de prouver à leurs clients que la sécurité des données dans le cloud est plus élevée que sur site. La sécurité des données clients détenues par les entreprises, les problèmes de confidentialité liés à la monétisation des données et les cyber menaces entraînent une augmentation des budgets alloués aux logiciels de sécurité. Cette évolution créera de nouveaux débouchés, de nouveaux risques et de nouvelles opportunités. Nous investissons dans les entreprises les plus susceptibles de bénéficier de ces opportunités et évitons celles dont les revenus dépendent de la monétisation des données.
S’ADAPTER OU MOURIR
Nous évitons les entreprises actives dans les biens de consommation de base dont les dirigeants ne se positionnent pas sur la demande future des consommateurs, notamment les producteurs alimentaires américains. L’industrie alimentaire est confrontée à des défis multiples et en mutation rapide. Les entreprises qui restent aveugles à l’évolution des goûts des consommateurs connaîtront un jour ou l’autre des difficultés. Prenons l’exemple de l’intérêt accru pour l’alimentation saine et le désir de manger des aliments reconnaissables et plus naturels. Cela a conduit les consommateurs à privilégier les rayons périphériques des supermarchés, où sont stockés les aliments frais, naturels et non transformés, au détriment des allées centrales qui abritent des produits plus transformés. L’incapacité de s’adapter s’est traduite par une perte de parts de marché évaluée à 18 milliards de dollars sur 5 ans pour les 25 plus grandes entreprises américaines du secteur de l’alimentation et des boissons, selon Fortune (2015).
Nous cherchons à identifier les sources de rendement de chaque entreprise détenue. Lorsque nous mettons au jour des problématiques importantes, notamment celles dont les répercussions sont susceptibles de mettre en danger la durabilité des rendements du capital d’exploitation sur le long terme, nous nous penchons sur la question et engageons le dialogue.
CONSIDÉRATIONS SUR LES RISQUES
Il ne peut être garanti qu’un portefeuille atteindra son objectif d’investissement. Les portefeuilles sont sujets au risque de marché, c’est-à-dire à la possibilité que la valeur de marché des titres en portefeuille baisse. En conséquence, cette stratégie expose l’investisseur à des pertes potentielles. Nous attirons votre attention sur le fait que cette stratégie peut contenir d’autres types de risques. L’évolution de l’économie mondiale, des dépenses et des préférences de consommation, de la concurrence, de la démographie, des réglementations gouvernementales et des conditions économiques peuvent pénaliser des sociétés de taille mondiale et peuvent influencer négativement la stratégie de façon plus marquée que si elle était investie sur un éventail de titres plus large. En général, la valeur des actions varie également en fonction des activités spécifiques d’une entreprise. Les investissements sur les marchés étrangers s’accompagnent de risques particuliers, notamment les risques de change, politiques, économiques et de marché. Les actions de sociétés à petites capitalisations présentent des risques spécifiques, tels que des gammes de produits, des marchés et des ressources financières limitées, et une volatilité supérieure à celles des entreprises de grandes capitalisations plus solidement établies. Les risques associés aux investissements dans les pays émergents sont plus élevés que sur les marchés développés étrangers. Les portefeuilles peu diversifiés investissent dans un nombre plus restreint d’émetteurs. De ce fait, toute évolution de la situation financière ou de la valeur de marché d’un émetteur donné est susceptible d’entraîner une volatilité accrue. Stratégie de vente d’options. La vente d’options d’achat implique le risque que le Portefeuille soit obligé de vendre le titre ou l’instrument sous-jacent (ou de régler en espèces un montant d’une valeur égale) à un prix défavorable ou inférieur au cours du marché de ce titre ou instrument sous-jacent, au moment où l’option est exercée. En tant que vendeur d’une option d’achat, le Portefeuille renonce, pendant la durée de vie de l’option, à profiter des hausses de la valeur de marché du titre ou de l’instrument sous-jacent couvrant l’option au-delà de la somme de la prime et du prix d’exercice, mais conserve le risque de perte correspondant à la baisse du cours du titre ou de l’instrument sous-jacent. De plus, la stratégie de vente d’options d’achat pourrait ne pas protéger le portefeuille entièrement contre les baisses de la valeur du marché. La vente d’options non couvertes comporte des risques particuliers qui exposent le Portefeuille à des pertes potentiellement importantes.
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