Analyses
Les banques centrales ont-elles créé de toutes pièces leur casse-tête?
|
PATH
|
• |
juillet 06, 2022
|
juillet 06, 2022
|
Les banques centrales ont-elles créé de toutes pièces leur casse-tête? |
De nombreux grands marchés développés ont reculé sur le mois : le S&P 500 (TR) (USD) a encore fermé la marche avec un plongeon de 8,3 %, précédé par le MSCI Europe (TR) (EUR) qui a une chuté de 7,7 % et le MSCI Japan (TR) (JPY) qui a perdu 2,7 %1 . Si le MSCI EM (USD) a lui perdu 6,6 %, le MSCI China (HDK) s’est largement distingué avec une hausse de 6,7 %1. Après avoir mené le bal au cours des mois précédents, avec un plongeon de 14,2 %, le MSCI Energy (USD) a représenté l’un des secteurs les plus à la peine au cours du mois1. Si le rendement des bons du Trésor à 10 ans a passé la barre des 3 % en juin, avec une pointe à 3,5 %2, il est retombé à 3,01 %1 en fin de mois, dans le sillage d’une détérioration des chiffres de la consommation et des indicateurs de croissance.
Nous pensons que l’inflation s’apaisera lentement au cours des 12 prochains mois. Même si la demande ralentit en réponse aux prix élevés comme nous l’attendons, certains éléments de l’IPC, comme le logement, pourraient être plus résistants en raison du décalage entre l’indice et les prix des loyers. Nous tablons sur un pic de l’IPC alimentaire au T3 2022.
Nous restons préoccupés par la possibilité croissante d’une récession, car la forte inflation pourrait pousser à une hausse rapide des taux aux États-Unis et en Europe, ce qui se traduirait par un resserrement excessif, surtout de la part de la Réserve fédérale, alors que la croissance ralentit. Plusieurs chiffres indiquant une baisse déjà forte de la consommation aux États-Unis ont été publiés fin juin. Les biens de consommation durable ont reculé de 3,2 % sur un mois3, la croissance du revenu disponible réel était en recul de 0,1 % sur un mois4, et la croissance des dépenses réelles en baisse de 0,4 % sur un mois, le premier déclin des dépenses réelles de consommation des ménages depuis novembre 20214. Pour l’instant, les prévisions de ventes et les estimations de bénéfices aux États-Unis semblent avoir bien résisté. Mais la situation pourrait changer. En fin de compte, les banques centrales pourraient revenir à une position plus conciliante en fin d’année.
Conséquences en matière d’investissement
Nous avons maintenu notre allocation globale d’actifs stable (actions faibles, après avoir déployé le mois dernier notre importante position de liquidités sur le revenu fixe). Nous avons procédé sur le mois à certains changements tactiques que nous décrivons ci-après :
Actions A chinoises
Nous sommes désormais favorables aux Actions A chinoises, car le pays sort des confinements. Le rythme de la reprise de la consommation et de l’investissement privé semble encore modéré. Toutefois, l’économie est soutenue par des dépenses en hausse d’infrastructures publiques et par le relâchement des mesures sur le marché immobilier résidentiel. Nous pensons que la relance budgétaire se poursuivra et qu’elle s’accompagnera de nouvelles baisses de taux et du ratio de réserves obligatoires, mais son rythme sera contrôlé par rapport aux cycles précédents pour éviter d’alimenter des bulles spéculatives. Les valorisations semblent équitables et les ratios cours/bénéfice proches de leurs niveaux médians à 10 ans5. Nous pensons que les actions chinoises devraient briller par rapport à d’autres régions. De fait, le moral se redresse car les flux vers la Chine continentale, depuis janvier, sont devenus positifs6.
Actions énergétiques internationales
Nous avons renforcé notre biais favorable à l’énergie internationale. Comme mentionné, les perturbations de l’offre dues à la guerre entre la Russie et l’Ukraine devraient maintenir une forte pression sur les cours de l’énergie et les tendances structurelles, comme le sous-investissement des sociétés énergétiques dans les capacités de production et de raffinage, devraient encore l’accentuer. Sur la base des récessions passées, si nous nous dirigeons vers un environnement récessionniste, nous pensons que tout choc sur la demande sera contrebalancé par des perturbations de l’offre en Russie et par la demande reportée lorsque l’économie mondiale finira sa phase de réouverture pendant l’été. Les cours pétroliers ont généralement augmenté malgré les confinements en Chine. Toutefois, la Chine qui met désormais fin à ses confinements et la demande reportée résiduelle devraient, selon nous, contrecarrer tout choc dû à un ralentissement de la croissance.
Emprunts d'État
Emprunts d’État italiens
Nous sommes passés à sous-pondérés sur les bons du Trésor italien pluriannuels (BTP) et avons acheté des Bunds allemands et des obligations émises par l’État français (OAT) pour rester neutres sur ces deux derniers. Nous considérons que les risques d’écarts des BTP sont à la baisse. L’annonce que la Banque centrale européenne (BCE) prépare un outil anti-fragmentation a déclenché un important resserrement des écarts. Il devrait permettre à la BCE de relever plus rapidement ses taux, si besoin est, avec une crainte moindre de susciter une autre envolée de volatilité des écarts périphériques. Toutefois, alors que la conception de cet outil est en cours, l’actualité pourrait être ponctuée d’épisodes de volatilité alors que la BCE est prête à relever ses taux. Ceci devrait mettre la pression sur les écarts et nous pensons que la BCE autorisera un creusement progressif des écarts, traduction d’un positionnement monétaire plus strict, dans la mesure où cela ne menace pas le mécanisme de transmission de la politique monétaire.
Emprunts d’État japonais
Nous sommes passés à un positionnement négatif sur les emprunts d'État japonais (JGB) et avons en revanche renforcé les bons du Trésor américain, car nous pensons que les titres nippons vont sous-performer les liquidités à court terme et les obligations dans leur ensemble à moyen terme. La Banque du Japon pourrait être contrainte de revoir son Contrôle de la courbe des taux (YCC) et sa politique monétaire ultra-accommodante, si les prévisions d’inflation et les hausses de salaire s’intensifient.
Positionnement tactique
Voici ci-dessous nos opinions tactiques :
CONSIDÉRATIONS SUR LES RISQUES
Il ne peut être garanti qu’une stratégie atteindra son objectif d’investissement. Les portefeuilles sont soumis au risque de marché, c’est-à-dire à la possibilité que la valeur des titres détenus par le portefeuille diminue et que la valeur des actions du portefeuille soit donc inférieure à celle que vous avez payée. Les valeurs boursières peuvent varier quotidiennement en fonction de facteurs économiques ou d’autre nature (par ex. catastrophes naturelles, crises sanitaires, terrorisme, conflits et troubles sociaux) qui ont des répercussions sur les marchés, les pays, les entreprises ou les gouvernements. Il est difficile de prévoir le calendrier, la durée et les éventuels effets négatifs (par ex. liquidité du portefeuille) liés à de tels événements. En conséquence, ce portefeuille expose l’investisseur à des pertes potentielles. Nous attirons votre attention sur le fait que cette stratégie peut comporter d’autres types de risques. Le risque existe que la méthodologie et les hypothèses en matière d’allocation d’actifs du gestionnaire s’agissant des portefeuilles sous-jacents soient incorrectes au regard des conditions de marché du moment et que le portefeuille n’atteigne pas son objectif d’investissement. Les cours des actions ont également tendance à être volatils et il existe une possibilité importante de perte. Les investissements du portefeuille dans des titres liés aux matières premières comportent des risques substantiels, y compris le risque de perte d’une partie significative de leur valeur en capital. Outre le risque lié aux matières premières, ils peuvent être soumis à des risques particuliers supplémentaires, tels que le risque de perte des intérêts et du capital, l’absence de marché secondaire et le risque de volatilité accrue, qui n’affectent pas les actions et obligations traditionnelles. Les fluctuations des devises peuvent annuler les gains d’investissement ou aggraver les pertes d’investissement. Les titres obligataires comportent un risque de défaillance de la part d’un émetteur qui manquerait à ses obligations de remboursement du principal et des intérêts aux échéances prévues (risque de crédit), de fluctuation des taux d’intérêt (risque de taux d’intérêt), de solvabilité de l’émetteur et de liquidité générale du marché (risque de marché). Dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, les prix des obligations pourraient baisser et entraîner des périodes de volatilité et des rachats plus importants. Dans un environnement de taux d’intérêt en baisse, le portefeuille peut générer des revenus moindres. Les titres à plus long terme peuvent être plus sensibles aux variations de taux d’intérêt. Les actions et les titres étrangers sont généralement plus volatils que les titres obligataires et sont soumis à des risques de change, politiques, économiques et de marché. En général, la valeur des actions varie également en fonction des activités spécifiques d’une entreprise. Les actions de sociétés à petites capitalisations présentent des risques spécifiques, tels que des gammes de produits, des marchés et des ressources financières limitées, et une volatilité supérieure à celles des entreprises de grandes capitalisations plus solidement établies. Les risques associés aux investissements dans les pays émergents sont plus élevés que sur les marchés développés étrangers. Les actions d’Exchange traded funds (ETF) présentent de nombreux risques identiques aux investissements directs dans des actions ou des obligations courantes, et leur valeur de marché fluctuera comme la valeur de l’indice sous-jacent. En investissant dans des ETF et d’autres fonds, le portefeuille absorbe à la fois ses propres frais et ceux des ETF et des fonds dans lesquels il investit. L’offre et la demande d’ETF et de fonds d’investissement peuvent ne pas être corrélées à celles des titres sous-jacents. Les instruments dérivés peuvent être illiquides, augmenter les pertes de façon disproportionnée et avoir un impact négatif important sur la performance du portefeuille. Un contrat de change à terme est un outil de couverture qui n’implique aucun paiement initial. L’utilisation de l’effet de levier peut accroître la volatilité du portefeuille.
![]() |
Managing Director
Global Balanced Risk Control Team
|