Analyses
Transition climatique
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Sustainable Investing
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octobre 05, 2021
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octobre 05, 2021
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Transition climatique |
Compte tenu de la puissance de plus en plus dévastatrice des événements météorologiques liés au changement climatique, l'engagement des pays et des entreprises du monde entier à atteindre des émission de carbone « nettes zéro » d'ici 2050 promet d'être l'un des grands thèmes qui dominera les marchés financiers au cours des prochaines décennies. La pression exercée par les autorités politiques présente des risques pour les secteurs à forte intensité de carbone qui sont en retard dans la lutte contre le réchauffement climatique, mais elle peut également créer des opportunités pour les entreprises innovantes et capables d’apporter des solutions.
Consciente de l'importance de saisir les opportunités qui se présentent et d'atténuer les risques croissants, l'équipe Global Balanced Risk Control a élaboré une approche visant à tirer parti de ces changements. Notre approche scientifique consiste à décarboner les principales expositions de nos portefeuilles selon le scénario 1,5°C, et ce conformément aux recommandations les plus récentes du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC ), et à viser des émissions « nettes zéro » pour notre exposition actions d'ici 2050. Nous complétons cette approche en évaluant les scores des entreprises dans les domaines de l’ESG et de la transition vers une économie faible en carbone. Cette démarche est mise en œuvre tout en maintenant notre approche centrale d'allocation d'actifs, approche largement éprouvée au fil du temps.
Dans cet article, nous examinons la façon dont les pays et certains secteurs clés répondent à ce défi, et nous évoquons également les solutions potentielles pour les investisseurs.
Prendre la température : le climat actuel
Le récent rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) concernant les effets physiques du changement climatique1 est publié au moment où les États actualisent leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN) afin d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris sur le climat, à savoir limiter le réchauffement de la planète bien en deçà de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et de préférence à 1,5°C d'ici 2050. Le message du GIEC est sans ambiguïté : l'activité humaine, en particulier la combustion d’énergies fossiles, réchauffe la planète et provoque une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes. Il est depuis longtemps anticipé que les conséquences économiques et sociales des émissions de gaz à effet de serre (GES) seront dévastatrices. Dès 2006, le rapport Stern Review on the Economics of Climate Change2 estimait que le coût de l'inaction face au changement climatique équivalait à une perte annuelle de 5 % à 20 % du PIB mondial.3 Le GIEC exige des mesures urgentes, car sans une réduction continue des émissions au cours des prochaines décennies, le réchauffement climatique dépassera probablement 2 °C avant la fin du XXIème siècle. Dans presque tous les scénarios d'émissions, le réchauffement climatique devrait dans les fait atteindre 1,5 °C « au début des années 2030 ». Les engagements exigés pour limiter les émissions affecteront profondément les secteurs d'activité les plus pollueurs. Même si nous ne pouvons pas être certains des impacts, nous devrions analyser la façon dont les secteurs les plus exposés gèrent actuellement le risque et l'incertitude.
Réponses politiques à l’échelle nationale - Davantage d'ambition, même si cela reste insuffisant
Les CDN et les objectifs pour le milieu du siècle sont essentiels pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris sur le climat. Dans le domaine des politiques climatiques, le nombre croissant de pays qui s'engagent à atteindre des émissions « nettes zéro » d'ici 2050 est encourageant. Lors de la COP26 prévue en novembre 2021, les gouvernements devraient mettre à jour leurs CDN pour la première fois depuis la signature de l'Accord qui date de 2015. En août 2021, 107 pays avaient soumis de nouveaux objectifs de CDN. Toutefois, beaucoup ne sont pas à la hauteur de l'ambition fixée pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. En outre, un certain nombre de pays n'ont toujours soumis aucun objectif.
Source : * engagements prévus ou annoncés selon l’Energy and Climate Intelligence Unit** UNFCCC
Faisons maintenant le point sur les politiques de certains pays essentiels à la transition climatique :
CHINE : LA QUÊTE D'UN LEADERSHIP MONDIAL EN MATIÈRE CLIMATIQUE FACE À LA SOIF DE CROISSANCE
La croissance économique remarquable de la Chine signifie qu'elle émet désormais plus d'un quart des émissions mondiales de carbone. Les mesures qu'elle prendra pour réduire ses émissions au cours de la prochaine décennie seront donc cruciales pour limiter le réchauffement climatique. La Chine a récemment annoncé son objectif d'atteindre le « net zéro » avant 20604 et de porter à 25 % de sa consommation totale d'énergie d'ici 2030 la part produite par des combustibles non fossiles. Pour atteindre cet objectif, la Chine a l'intention de doubler ses capacités éoliennes et solaires afin d’atteindre 1 200 GW d'ici 2030. Alors que le charbon a vu son poids se réduire dans le mix énergétique de la Chine, les récentes évolutions marquent une rupture entre les décisions politiques et les objectifs climatiques. L'augmentation de 10 % de la consommation de charbon d'une année sur l'autre et le développement de nouvelles centrales de charbon au cours du premier semestre 2021 démontrent le conflit auquel la Chine est confrontée, entre stabilité économique d’une part et objectifs climatiques d’autre part. L'incertitude quant à la trajectoire de la Chine subsistera jusqu'à ce que le pays soumette officiellement ses CDN.
Un autre élément clé du plan chinois réside dans l'introduction du plus grand système national au monde d'échange de quotas d'émission de carbone (tel que mesuré par les émissions échangées), système qui est entré en vigueur en juillet 2021. Alors que le prix du quota est faible par rapport à des systèmes plus matures tels que celui de l'UE (60 dollars en juillet contre un prix initial d'environ 7 dollars en Chine), ce dispositif devrait faciliter la migration des entreprises qui jusque-là recouraient à des systèmes régionaux qui existaient dans toute la Chine. Nous ne pensons pas que le prix actuel soit suffisamment élevé pour décourager l'utilisation du charbon, mais cela pourrait changer si les prix venaient à subir une pression haussière. Le système chinois couvrira initialement 40 % des émissions nationales5 (soit 15 % des émissions mondiales), mais il devrait étendre son périmètre dans le temps.
USA : VIRAGE CLIMATIQUE À 180° POUR RECONSTRUIRE PLUS VERT
Le président Biden a fait de la lutte contre le changement climatique un axe essentiel de son programme politique. Le 20 janvier 2021, avant d'accueillir le sommet des dirigeants sur le climat, il a renforcé cet engagement en adhérant de nouveau à l'Accord de Paris et a promis peu après de réduire les émissions nettes des États-Unis au moins de moitié d'ici 2030 (50 % à 52 % de moins que les niveaux de 2005). Joe Biden a clairement l'intention de jouer un rôle de premier plan et de faire en sorte que les États-Unis atteignent l'objectif « net zéro » d'ici 2050, objectif que l’administration américaine s’est fixé dans le cadre de leur nouvelle proposition de NDC.
Dans une certaine mesure, les entreprises américaines étaient déjà à l'initiative de changements, même sous l'administration Trump. Elles ont ainsi réduit leurs émissions d'environ 0,4 % par an en moyenne au cours de la dernière décennie, principalement grâce à l’abandon progressif du charbon en faveur des énergies renouvelables.6L'administration Biden s'engage à accélérer la transition en consacrant des milliards de dollars aux infrastructures liées aux énergies propres et à l'amélioration de l'efficacité énergétique. Ces dépenses, associées à des crédits d'impôt significatifs en faveur des énergies renouvelables et à une norme ambitieuse en matière d'énergie propre, devraient conforter sa revendication d'une révolution vers l'énergie propre aux États-Unis.7 Toutefois, le projet de loi plus large dite « de réconciliation » contenant de nombreuses initiatives des Démocrates en matière climatique devra obtenir l'accord d'un certain nombre de sénateurs démocrates encore hésitants, dont Joe Manchin (Virginie-Occidentale) qui préside la Commission sénatoriale sur l'énergie et les ressources naturelles. En 2019, la Virginie-Occidentale était le deuxième plus grand producteur de charbon des États-Unis et le charbon représentait 91 % du mix électrique de cet État.8
AVEC « FIT FOR 55 », L'UE REVOIT SES AMBITIONS À LA HAUSSE
L'Europe se considère depuis longtemps comme un leader dans la lutte contre le changement climatique et continue d’enregistrer de grands progrès. Les émissions de GES de l'Union européenne (UE) ont diminué de 24 % entre 1990 et 2019, alors que son économie a connu sur la même période une croissance d'environ 60 %9. En décembre 2019, l'UE a adopté le Green Deal européen pour faire avancer l'objectif du « net zéro » à horizon 2050. En juillet 2021, la Commission européenne a proposé « Fit for 55 », un vaste paquet législatif visant à soutenir une réduction plus ambitieuse et à plus court terme des émissions de GES : l’objectif serait de les réduire d’au moins 55 % d'ici 2030. Nous pensons que les prix du carbone via le système d'échange de quotas d'émission (ETS) de l'UE dissuadent déjà de recourir à du charbon moins cher. Ainsi, en 2019, du fait d’une hausse durable des prix des quotas, l'Europe a connu une baisse plus forte du recours au charbon.10
INDE : LE SOUS-CONTINENT DOIT ENCORE MONTRER SON ENGAGEMENT À L’ÉGARD DES OBJECTIFS « NET ZÉRO »
Les émissions de GES de l'Inde n'ont cessé d'augmenter au cours de la dernière décennie et le pays est désormais le quatrième émetteur mondial, derrière la Chine, les États-Unis et l'Europe. Toutefois, l'intensité des émissions indiennes par habitant est inférieure de 60 % à la moyenne mondiale et environ sept fois inférieure à celle des États-Unis. Les pays en développement comme l'Inde ont contribué relativement peu aux émissions mondiales et peuvent à juste titre se sentir lésés par l'adoption d'objectifs plus contraignants en matière de changement climatique.11 Lors de la réunion ministérielle conjointe du G20 sur l'énergie et le climat qui s'est tenue en juillet 2021, l'Inde a indiqué qu'elle renforcerait bientôt ses engagements existants. Mais elle a aussi prévenu que les pays développés devaient adopter un objectif « net zéro » avant 2050, afin de libérer de la « capacité carbone » pour la croissance des pays en développement.
Toutefois, la croissance des émissions de l'Inde et les lourdes contraintes physiques exercées par le changement climatique sur le pays,12 qui se manifestent notamment par une modification des régimes de précipitations, soulignent la nécessité de contribuer à la réduction des émissions mondiales. Malgré la croissance rapide et la chute des prix des énergies renouvelables (le solaire étant environ 14 % moins cher que le charbon13), le gouvernement indien encourage davantage l'exploitation et la production de charbon. L'adoption par le secteur privé a été lente, ce qui met en évidence les difficultés à financer un nouveau déploiement du charbon à l’échelle mondiale.14
LE JAPON APPORTE LES PREUVES DE SES AMBITIONS EN INVESTISSANT DANS LES NOUVELLES TECHNOLOGIES
Le Japon a récemment annoncé des mesures visant à soutenir son objectif d’émissions « nettes zéro » d'ici 2050, et à réduire ses émissions de GES de 46 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2013. Même si le Japon bénéficie déjà d'une économie sobre en énergie, certains processus industriels lourds nécessitent des températures élevées qui pourraient s'avérer difficiles à décarboner davantage. Pour lutter contre ce phénomène, le Japon prévoit d'investir massivement dans les technologies de l'hydrogène et du captage, de la valorisation et du stockage du carbone (« CCUS »).
En outre, le plan de transition du Japon prévoit que la contribution du gaz naturel à la production d'électricité soit quasiment réduite de moitié, passant de 37 % en 2019 à 20 % en 2030. Cette réduction est remarquable dans la mesure où le Japon est le plus grand importateur mondial de gaz naturel liquéfié, représentant par exemple environ 21 % des importations de la planète en 2020.15 Une baisse similaire de l'utilisation du charbon sera compensée par un déploiement très ambitieux des énergies renouvelables, qui pourraient représenter 38 % du mix électrique japonais d'ici 2030. Cela pourrait servir d'avertissement aux producteurs qui considèrent le gaz comme le remplaçant naturel du charbon à moyen terme.
ROYAUME-UNI : À MI-CHEMIN VERS LE « NET ZÉRO »
Le Royaume-Uni a été l'une des premières grandes économies à légiférer sur un objectif « net zéro » d'ici 2050, même si le pays dispose de réserves de pétrole et de gaz considérables (environ 10 à 20 milliards de barils d'équivalent pétrole).16 La réduction progressive de la production de pétrole et de gaz au Royaume-Uni peut contribuer à l’atteinte des objectifs climatiques du pays. Toutefois, nous sommes préoccupés par l’émergence d’initiatives visant à approuver un nouveau projet controversé en mer du Nord.17 En 2020, le Royaume-Uni était cependant à mi-chemin de son objectif « net zéro » pour 2050, ayant réduit ses émissions de plus de 50 % par rapport aux niveaux de 1990. L'évolution du mix énergétique britannique en faveur des énergies renouvelables y contribue largement, une évolution qui bénéficie depuis 2015 d’un mécanisme public de soutien aux prix du carbone. Ce soutien, qui est en fait une taxe, a permis d’accélérer la baisse de la part du charbon de plus de 90 % dans le mix électrique du Royaume-Uni.18 Cela démontre l'efficacité d'un solide mécanisme de tarification du carbone pour inciter à abandonner le charbon.
L'EMPREINTE CARBONE DES SECTEURS : PROGRÈS ET DÉFIS
Dans ce contexte politique quelque peu incertain, les entreprises devront adapter leurs activités. Un thème récurrent est la nécessité de passer des combustibles fossiles, en particulier le charbon et le pétrole, à des sources renouvelables, ainsi que d'améliorer à long terme l'électrification et l'efficacité énergétique. Nous pensons que ces efforts seront indispensables afin de respecter les ambitions nationales. Toutefois, à l'instar des initiatives nationales, le rythme du changement reste obstinément lent, ce qui nécessite une réponse politique immédiate pour réduire les émissions à court terme afin d'éviter les ruptures climatiques.
Services aux collectivités
La production d'électricité et de chaleur représente 31,9 % des émissions mondiales de GES,19 et cette proportion ne peut qu'augmenter. Pour réduire ces émissions, il faut accélérer le passage à des énergies renouvelables propres dans notre système électrique. Par conséquent, les services aux collectivités représentent l'un des secteurs les plus exposés au risque de tarification du carbone, ce qui fait de leurs programmes de transition une composante essentielle de leur proposition de valeur.
Le renforcement de l'ambition « net zéro » de l'UE et la norme d'énergie propre de l'administration Biden sont susceptibles d'entraîner un nouveau durcissement des marchés du carbone et des réglementations à l’échelle mondiale. Les conséquences pourraient être lourdes pour le secteur des services aux collectivités. Selon le rapport 2021 sur l'état de la transition rédigé par Transition Pathway Initiatives (TPI), les compagnies d'électricité mondiales ont réduit leurs émissions de manière significative, principalement grâce à un moindre recours au charbon et à une utilisation accrue des énergies renouvelables. Les sociétés américaines de services aux collectivités sont en passe d'atteindre leurs objectifs pour 2030, mais TPI a constaté qu'au rythme actuel, les objectifs 2050 ne seraient pas atteints.20 Les économies émergentes restent réticentes à se désengager progressivement du charbon. Le charbon est le combustible dominant dans le mix électrique de la Chine et de l'Inde, représentant une part respective de 58 % et 51 %.21 Le secteur a besoin d'un investissement continu et à grande échelle, mais les entreprises devraient bénéficier des avantages du « premier arrivé ».
Nous pensons que la volonté politique actuelle sera favorable pour les entreprises de services aux collectivités qui ont adopté la transition énergétique de façon précoce. En raison des avantages en termes de coûts des énergies renouvelables, les sociétés de services aux collectivités du monde entier devraient continuer de se désengager progressivement des combustibles fossiles, en particulier du charbon, tout en accélérant le déploiement des énergies solaire et éolienne afin d’atteindre les objectifs à court terme de réduction des GES. Ces efforts visant à décarboner leur mix énergétique seront déterminants dans l'évaluation des avantages comparatifs des compagnies d'électricité. Les émissions de Scope 1 des entreprises de services aux collectivités ont tendance à être relativement élevées. Nous pensons que celles en mesure de décarboner réellement leurs portefeuilles pourraient réduire leur risque lié à la tarification du carbone et utiliser leurs ressources de manière plus efficace. Sur le long terme, nous pensons qu'une entreprise de services aux collectivités sera plus rentable si elle utilise ses propres ressources de manière plus efficace. Nous pouvons donc anticiper que les entreprises à faible intensité de carbone (Scope 1) surperformeront.
Pétrole et gaz
DE RARES OBJECTIFS « NET ZÉRO »
À mesure que la transition énergétique s'accélère, il sera de plus en plus important pour les compagnies pétrolières et gazières de faire preuve de discipline dans leurs programmes d'investissement, et ce en se positionnant sur des projets de long terme. Selon Climate Action 100+, il est encore rare que ce secteur se fixe des objectifs d’émissions « nettes zéro », et encore moins qu'il inclut les émissions de Scope 3 dans ses plans.22 Il est essentiel pour le secteur du pétrole et du gaz de s'attaquer aux émissions de Scope 3, car 85 à 90 % des émissions par cycle de vie se produisent lors de la combustion des énergies fossiles. L'AIE a récemment recommandé que l'exploitation et le développement de nouveaux gisements de pétrole et de gaz cessent dès cette année si nous voulons atteindre le « net zéro » d'ici 2050.23 Ces résultats sont largement conformes aux recherches menées par l'University College London (UCL) en 2021, recherches selon lesquelles 60 % des réserves mondiales de pétrole et de gaz devront rester inexploitées d'ici 2050, même si une partie de ces combustibles pourraient être extrais au cours de la seconde moitié du siècle.24 Cela crée des risques pour les investisseurs. Si l'on considère que les projets pétroliers et gaziers typiques ont généralement une durée de vie comprise entre 15 et 30 ans, les décisions d'investissement prises aujourd'hui peuvent conduire à une destruction de valeur et à l’abandon d’actifs pendant toute la durée de vie du projet. Nous pensons que les investisseurs devraient surveiller de près les programmes de dépenses d'investissement des entreprises dans lesquelles ils sont investis. La réduction des émissions de Scope 3 sur le long terme pourrait refléter l'engagement d'une entreprise à créer durablement de la valeur.
S'APPUYER SUR LA CAPTURE, LA VALORISATION ET LE STOCKAGE DE CARBONE COMME SOLUTION (CCUS)
Au lieu de réduire les émissions de Scope 3 provenant de la combustion de leurs produits, l'industrie s'est orientée vers une augmentation des dépenses d'investissement dans des technologies spéculatives pour les aider à exploiter leurs réserves. L'industrie pétrolière et gazière représente plus de 35 % des dépenses globales en matière de CCUS,25 et nous pensons que ces dépenses vont s'accélérer. Les majors américaines sont leaders en matière d’investissements dans ces technologies. Si la capture du carbone pourrait bien jouer un rôle important dans l’atteinte des objectifs climatiques mondiaux, l'écart entre ce qui est nécessaire et ce qui est possible reste significatif. Nous restons donc prudents dans ce domaine. En effet, une dépendance excessive à l'égard de l'utilisation future de ces technologies (encore immatures) dans le but d’atteindre les objectifs climatiques pourrait retarder davantage la réduction des émissions. En lieu et place d'investissements réalisables et ayant fait l’objet des stress-tests face au risque climatique, et en l’absence de changements stratégiques significatifs, nous pensons que les sociétés pétrolières et gazières ont tout intérêt à utiliser leurs liquidités pour se désendetter et augmenter les dividendes versés aux actionnaires.
Transports
UN SECTEUR SOUSMIS À LA PRESSION RÉGLEMENTAIRE
Les transports représentent environ 24 % des émissions directes deCO2 provenant des combustibles fossiles, dont les véhicules routiers contribuent pour environ les trois quarts.26 Les constructeurs automobiles sont déjà confrontés à de nombreuses réglementations nationales et supranationales en matière d'émissions et de rendement énergétique des flottes de véhicules, notamment dans les grandes économies comme le Japon, la Chine ou l'Union européenne. Un nombre croissant d'États, dont le Japon, l'Espagne, le Royaume-Uni et le Canada, ont annoncé des échéances au terme desquelles les ventes de voitures neuves à combustion interne seront interdites. Ces réglementations, associées aux avancées rapides des technologies de batteries,27 devraient stimuler la demande de véhicules électriques et hybrides.
LES VENTES DE VÉHICULES ÉLECTRIQUES (VE) DOIVENT ACCÉLÉRER
La croissance des ventes de voitures électriques s'est renforcée au cours de la dernière décennie, le parc mondial de voitures particulières électriques ayant dépassé les 5 millions d’unités en 2018, soit une augmentation de 63 % par rapport à l'année précédente. Toutefois, cela ne représente encore qu'environ 2,6 % des ventes mondiales de voitures et à peu près 1 % du parc automobile mondial de 2019.28
Source : AIE www.iea.org/reports/global-ev-outlook-2019
Pour parvenir au « net zéro », on estime que les véhicules à émissions nulles devront représenter environ 60 % des ventes mondiales de voitures neuves d'ici 2030.29 Cela nécessitera probablement un soutien politique continu et de nouvelles avancées en matière d'innovation pour atteindre la parité des coûts. Compte tenu de l'ampleur de l'opportunité, nous pensons que les constructeurs automobiles devraient poursuivre leur transition vers des flottes électriques. Ce changement d'échelle et une compétitivité accrue en matière de coûts pourraient contribuer à soutenir la croissance des ventes et nous pousser vers davantage de décarbonation. Au cours de la prochaine décennie, nous pensons que de lourdes amendes liées aux émissions de carbone et la perte de parts de marché pénaliseront les constructeurs qui n'accordent pas la priorité à cette transition, tandis que les initiatives politiques et les flux d'investissement continueront de récompenser ceux qui ouvrent la voie.
Valeurs financières
Alors que le secteur financier peut jouer un rôle important dans la définition de notre trajectoire vers le « net zéro »30 grâce à son influence directe et indirecte sur l'économie, de nombreux domaines de ce secteur restent liés aux intérêts et au financement des combustibles fossiles.31 Cependant, les investissements nécessaires à une économie mondiale verte sont énormes. Avec la prolifération des objectifs nationaux « net zéro » et des mesures de protection du climat dans les grandes économies,32 il est probable que nous assistions à un durcissement réglementaire dans le secteur financier. Nous pensons que cette approche de la carotte et du bâton est à l'origine de l'intérêt du secteur pour diverses initiatives visant l’objectif « net zéro ».
Le secteur financier est affecté par le changement climatique de plusieurs manières. Les institutions qui sont particulièrement exposées à des entreprises à forte intensité de carbone (par le biais de leur portefeuille de prêts ou d'investissements) pourraient se retrouver en mauvaise posture si la réglementation ou les changements technologiques venaient à rendre ces activités moins viables. D'un autre côté, ceux qui saisissent l'opportunité verte pourraient bénéficier d'une augmentation potentielle de leurs revenus et des avantages réputationnels qu’apporte le statut de contributeur actif à la transition écologique. Nous pensons qu'il est important d'identifier les établissements leaders ou ceux qui sont en retard en analysant les émissions financées et celles de leur portefeuille, ainsi que la manière dont les institutions financières influencent leurs clients et les entreprises dans lesquelles elles investissent pour qu'ils adoptent une trajectoire « nette zéro ».
Conclusion
Alors que les fenêtres de lutte contre le changement climatique se referment rapidement, nous pensons que le monde va continuer à prendre des mesures audacieuses en faveur du climat. De notre point de vue, le marché récompensera l'innovation et pénalisera l'inaction. Toute tentative de poursuivre une croissance à forte intensité de carbone risque d'être destructrice de valeur en raison des évolutions technologiques et des durcissements réglementaires. L'innovation dans les solutions à faible émission de carbone sera le moteur essentiel de la croissance économique et de la réduction significative des émissions. Compte tenu de ce qui précède, nous pensons que les investisseurs continueront d’exiger que leurs portefeuilles soient positionnés pour atténuer les risques et éventuellement saisir les opportunités que porte la transition vers une économie à faible émission de carbone.
CONSIDÉRATIONS SUR LES RISQUES
Il ne peut être garanti qu’une stratégie atteindra son objectif d’investissement. Les portefeuilles sont soumis au risque de marché, c’est-à-dire à la possibilité que la valeur des titres détenus par le portefeuille diminue et que la valeur des actions du portefeuille soit donc inférieure à celle que vous avez payée. Les valeurs boursières peuvent varier quotidiennement en fonction de facteurs économiques ou d’autre nature (par ex. catastrophes naturelles, crises sanitaires, terrorisme, conflits et troubles sociaux) qui ont des répercussions sur les marchés, les pays, les entreprises ou les gouvernements. Il est difficile de prévoir le moment, la durée et les effets négatifs potentiels (par exemple, sur la liquidité du portefeuille) de tels événements. En conséquence, ce portefeuille expose l’investisseur à des pertes potentielles. Nous attirons votre attention sur le fait que cette stratégie peut contenir d’autres types de risques. Le risque existe que la méthodologie et les hypothèses en matière d'allocation d'actifs du gestionnaire s'agissant des portefeuilles sous-jacents soient incorrectes au regard des conditions de marché du moment et que le portefeuille n'atteigne pas son objectif d'investissement. Les cours des actions ont également tendance à être volatils et il existe une possibilité importante de perte. Les investissements du portefeuille dans des titres liés aux matières premières comportent des risques substantiels, y compris le risque de perte d'une partie significative de leur valeur en capital. Outre le risque lié aux matières premières, ils peuvent être soumis à des risques particuliers supplémentaires, tels que le risque de perte des intérêts et du capital, l'absence de marché secondaire et le risque de volatilité accrue, qui n'affectent pas les actions et obligations traditionnelles. Les fluctuations de change peuvent annuler les gains d'investissement ou aggraver les pertes d'investissement. Les placements obligataires comportent un risque de défaut de la part d’un émetteur qui manquerait à ses obligations de remboursement du principal et des intérêts aux échéances prévues (risque de crédit), de fluctuation des taux d’intérêt (risque de taux d’intérêt), de solvabilité de l’émetteur et de liquidité générale du marché (risque de marché). Dans un contexte de hausse des taux d'intérêt, les prix des obligations pourraient chuter et entraîner des périodes de volatilité et des rachats plus importants. Dans un environnement de taux d'intérêt en baisse, le portefeuille peut générer des revenus moindres. Les titres à plus long terme peuvent être plus sensibles aux variations des taux d’intérêt. Les titres à plus long terme peuvent être plus sensibles aux variations des taux d’intérêt. Les actions et les titres étrangers sont généralement plus volatils que les titres obligataires et sont soumis à des risques de change, politiques, économiques et de marché. En général, la valeur des actions varie également en fonction des activités spécifiques d’une entreprise. Les actions de sociétés à petites capitalisations présentent des risques spécifiques, tels que des gammes de produits, des marchés et des ressources financières limitées, et une volatilité supérieure à celles des entreprises de grandes capitalisations plus solidement établies. Les risques associés aux investissements dans les marchés des pays émergents sont plus élevés que sur les marchés développés étrangers. Les parts d’ETF (fonds négociés en bourse) présentent de nombreux risques identiques aux investissements directs dans des actions ou des obligations ordinaires, et leur valeur de marché fluctuera comme la valeur de l’indice sous-jacent. En investissant dans des ETF et d’autres fonds, le portefeuille absorbe à la fois ses propres frais et ceux des ETF et des fonds dans lesquels il investit. L’offre et la demande d’ETF et de fonds d’investissement peuvent ne pas être corrélées à celles des titres sous-jacents. Les instruments dérivés peuvent être illiquides, augmenter les pertes de façon disproportionnée et avoir un impact négatif important sur la performance du portefeuille. Un contrat de change à terme est un outil de couverture qui n'implique aucun paiement initial. L’utilisation de l’effet de levier peut accroître la volatilité du portefeuille.
La performance relative des stratégies ESG qui intègrent l’investissement à impact et / ou des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) peut diverger de celle d’autres stratégies ou d’indices de référence généraux du marché, selon que ces secteurs ou ces investissements ont la faveur ou non du marché. Par conséquent, rien ne garantit que les stratégies ESG produiront une meilleure performance.
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